Yvette et la pluie

 

Assise dans son fauteuil, Yvette regardait par la fenêtre.


Le ciel gris, chargé de lourds nuages, qui ne demandait qu’à craquer pesait sur son moral.
Il lui semblait que son esprit aussi était sombre, lourd et engourdi.
Peut-être que le poids des années n’y était pas étranger.


Fermant les yeux, elle remonta sa douce couverture chaude jusque sous son menton.
Les paupières closes, elle prit une grande inspiration, humant le parfum de lavande qui s’en dégageait.


Cette senteur lui rappelait ses vacances dans la Drôme provençale où les champs de fleurs violettes, qui s’étendaient à perte de vue, avaient embaumés ses étés.

 

Elle se sentit alors plus légère comme si dans son expiration ses soucis la fuyaient.

 

Prenant une nouvelle inspiration, elle laissa remonter en elle tous les souvenirs heureux de ces périodes estivales de bonheur, puis de nouveau elle expira par la bouche en un souffle lent et régulier qui semblait expulser hors de son corps et de son esprit le poids et la tristesse du quotidien.
 

Une douce chaleur maintenant se diffusait  en elle, remplissant chaque atome, chaque parcelle de son être.
 

Un doux sourire peignit ses lèvres et elle inspira profondément une troisième fois ces senteurs florales de l’adoucissant qui lui apportaient tant de joie.

 

Sur sa dernière expiration ses dernières tensions partirent, relâchant parfaitement ses muscles qui épousaient maintenant totalement son fauteuil. Sa tête lui paraissait désormais légère.

 

Comme lovée dans un nuage, elle se sentait bien, en sécurité, pleinement détendue.

 

Rouvrant les yeux, elle laissa son regard glisser sur les lourds nuages derrière les carreaux de sa fenêtre.

 

Elle ne ressentait plus leur poids et leur aspect menaçant mais souriait à la chance d’avoir un endroit si confortable et douillet pour abri.


La pluie se mit à tomber et les gouttes tapotèrent sur les vitres en une musique rappelant le battement de cœur de la vie, de la nature.

 

Alors, se lovant plus encore dans son fauteuil, sous sa douce couverture chaude à la senteur de lavande, elle poussa un soupir de contentement et de bien-être, appréciant pleinement l’instant présent.

 

 

Nathalie Guillet

 


Créer un site internet gratuit Webnode